Les origines du Tarot?
Le tarot apparaît vers 1430 en Italie du Nord, vraisemblablement à Milan ou Florence, sous le nom initial de trionfi, c’est-à-dire de « triomphe », qui provient de son innovation majeure. En effet, ce jeu de cinquante-six cartes divisées en quatre couleurs dans sa version italienne (la coupe, le bâton, l’épée et le denier) est caractérisé par une série de cartes supplémentaires, les trionfi, que nous appelons « atouts » et que les ésotéristes nomment « arcanes majeurs ».
C'est donc au 15ème siècle que des jeux de tarot spécifiquement conçus pour la divination ont commencé à émerger.
Les jeux de cartes sont apparus pour la première fois en Orient. Toutefois, d’aucuns pensent que leur véritable origine se situerait plutôt en Chine ou en Inde, même si les témoignages les plus directs de l’existence de ces jeux tels que nous les connaissons aujourd’hui se trouvent au Proche-Orient. C’est de là que les naibi (cartes à jouer), ou comme on les appelle en Espagne les naipes, sont arrivées en Europe où l’on a découvert leur présence à partir du XIVe siècle.
Toutefois, l’Église intervient rapidement pour condamner ce nouveau divertissement. Des bûchers sont dressés dans des villes comme Bologne pour brûler ces cartes, considérées comme une invention du diable.
L'influence de Florence et des Médicis sur le Tarot
Le lien entre le Tarot et Florence, notamment à l'époque des Médicis et de Botticelli, est fascinant ! Le Tarot a une histoire mystérieuse et complexe, et son association avec la Florence de la Renaissance nous plonge dans une époque où l'art, la culture, la magie, et la philosophie se mêlaient de manière intrigante. Voici quelques faits intéressants sur cette période et son lien avec le Tarot :
1. Les Médicis et le contexte culturel florentin
Les Médicis étaient une famille puissante, et leur mécénat a joué un rôle central dans l'épanouissement de l'art et des sciences en Italie, en particulier à Florence. Au XVe siècle, la ville était un véritable centre intellectuel et artistique, où des figures comme Lorenzo de' Medici (Lorenzo le Magnifique) avaient une grande influence. Ce climat de mécénat artistique a favorisé la création d'œuvres qui allaient souvent au-delà de l’art pur, intégrant des éléments ésotériques, philosophiques et mystiques.
La famille Médicis était également impliquée dans les pratiques occultes et l'astrologie, domaines populaires à l'époque. Lorenzo de' Medici, par exemple, a eu des relations avec des astrologues et des alchimistes, et des figures comme Marsile Ficin, un philosophe néoplatonicien, ont eu une grande influence sur les idées spirituelles de l'époque. Cette atmosphère de recherche mystique et intellectuelle se reflétait dans de nombreuses œuvres d'art, et peut-être aussi dans les premières utilisations du Tarot.
2. L’origine probable du Tarot
Les origines exactes du Tarot restent un mystère, mais de nombreux historiens pensent que les premières cartes de tarot modernes, telles que nous les connaissons, ont émergé en Italie au XVe siècle. Certaines théories suggèrent que le Tarot pourrait avoir été influencé par les cartes à jouer, qui auraient été importées en Europe via l’Empire Ottoman. D'autres théories relient le Tarot à des traditions plus anciennes, comme l'Égypte antique ou même des rituels initiatiques médiévaux. Toutefois, il semble que le Tarot ait pris forme dans un contexte florentin, et plus spécifiquement dans la Florence des Médicis, un terreau fertile pour des idées nouvelles.
Les premières cartes de Tarot ne sont pas encore utilisées pour des pratiques divinatoires, mais plutôt pour des jeux de cartes. Cela dit, les images très symboliques de ces cartes ont rapidement suscité un intérêt mystique et ésotérique, probablement en raison de l'influence des idées néoplatoniciennes et de l'occultisme florentin.
3. Le Tarot et la Renaissance : Symbolisme et Philosophie
Au XVe siècle, la Florence de la Renaissance est imprégnée de néoplatonisme, qui mêle la philosophie grecque antique aux traditions mystiques chrétiennes. Des philosophes comme Marsile Ficin et Giovanni Pico della Mirandola ont réinterprété les anciens textes et introduit des idées sur les forces invisibles, l’âme et le cosmos, ce qui a nourri des pratiques occultes et initiatiques.
Le Tarot, avec ses archétypes puissants et ses symboles mystiques (les Arcanes majeurs, par exemple), pourrait bien avoir été influencé par cette quête spirituelle de la Renaissance. Les arcanes des cartes peuvent être interprétés comme des représentations de la quête de l'âme vers l’illumination, à l'image des sept étapes d'initiation ou des étapes de purification dans les traditions ésotériques de l'époque. Ces idées résonnaient avec les enseignements néoplatoniciens qui cherchaient à comprendre les correspondances entre l'homme, la nature et l'univers divin.
4. Botticelli, la "force" et l'ésotérisme
Sandro Botticelli, un des grands artistes de la Renaissance florentine, a été fortement influencé par la pensée néoplatonicienne et les idées mystiques qui circulaient à la cour des Médicis. Certaines de ses œuvres, comme "La Naissance de Vénus" et "Le Printemps", regorgent de symbolisme ésotérique et d’allusions à des concepts philosophiques profonds, souvent en lien avec l'astrologie, la mythologie et la spiritualité.
Bien que Botticelli ne soit pas directement associé au Tarot, ses œuvres, comme celle de la "Vénus", peuvent être vues comme une exploration des concepts d'initiation et d’ascension spirituelle. De plus, l’utilisation des figures mythologiques et des symboles de transformation dans son art a certainement influencé l’esthétique et le symbolisme des premières cartes de Tarot.
5. Les premières représentations de la "Force" dans le Tarot
La carte de "La Force" dans le Tarot de Marseille, qui montre une femme maîtrisant un lion, peut être interprétée à travers les symboles néoplatoniciens de l’époque. Le lion pourrait représenter les instincts primaires et brutaux de l'âme humaine, tandis que la figure féminine qui le dompte symbolise la maîtrise de soi et l'ascension vers un état supérieur de conscience. Ce type de symbolisme résonne avec l'idée que la véritable force ne vient pas de la violence, mais d'un contrôle intérieur, une thématique qui était au cœur de la philosophie néoplatonicienne et qui trouve des échos dans l’art de Botticelli.
Conclusion : L'influence de Florence et des Médicis sur le Tarot
Le Tarot semble donc émerger à un moment charnière de l’histoire européenne, à l’intersection de l’art, de la philosophie et de l’occultisme. La Florence de la Renaissance, sous l’influence des Médicis, avec sa quête de savoirs ésotériques et mystiques, a sans doute joué un rôle clé dans la formation de l’imaginaire collectif qui allait nourrir le Tarot. Les symboles riches et profonds présents dans les premières cartes de Tarot ne sont pas seulement des figures de jeu, mais des représentations de cette quête spirituelle qui traversait toute l’Europe à l’époque.
Le lien entre Botticelli, les Médicis, et le Tarot est un enchevêtrement fascinant de culture, de philosophie et de mysticisme, qui continue de captiver ceux qui cherchent à comprendre les racines profondes de ces traditions et de ces symboles.
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